Et si l’exemple venait de Notre-Dame ?

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Et si l'exemple venait de Notre-Dame ?

Difficile de se promener sur les réseaux sociaux ou de suivre les média sans remarquer les critiques acerbes à propos de notre gouvernement.

La découverte d’un creusement du déficit aggravé par l’équipe Barnier s’ajoute à la liste des mauvaises nouvelles : guerre, insécurité, mauvaise gestion de l’immigration sur fond de difficultés économiques.

Le péremptoire : « Quoiqu’il en coûte » ne semble plus de mise.

 

Une prouesse humaine et technologique

Et pourtant, notre pays est encore capable de prouesses, à la fois humaines et technologiques, comme le prouve le gigantesque chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris.

Revenons quelques années en arrière : souvenez-vous, le lundi 15 avril 1989, lundi précédant la fête de Pâques, les premières rumeurs annonçaient que Notre Dame de Paris était en feu.

Hélas, les informations étaient bientôt confirmées et les sites montraient bientôt en boucle les terribles images de la célèbre cathédrale en proie aux flammes.

Les chaînes de télévision faisaient apparaître une foule nombreuse amassée sur les différents ponts ceinturant le monument tandis que, du monde entier parvenaient bientôt des messages angoissés d’inquiétude et d’espérance quant à l’avenir de Notre-Dame, symbole du patrimoine français et monument le plus fréquenté d’Europe.

« Notre Dame brûle », l’excellent film de Jean-Jacques Annaud, retrace l’épopée de ce sauvetage incroyable, dû au courage et à la prise de risque de dizaines de pompiers exceptionnels : 1er miracle.

Mais les jours suivants permettaient de découvrir l’ampleur du travail de reconstruction, un chantier digne de la légende de Notre-Dame : la charpente en bois et sa flèche sont détruites, emportant dans leur chute une partie des voûtes. Une autre épopée commençait.

Un élan de générosité immédiat et sans précédent permet de réunir 845 millions de dons provenant de 340 000 donateurs issus de 150 pays permet de financer l’ensemble des travaux : 2ème miracle.

 

Un chantier hors du commun

Un chantier hors du commun s’ouvre alors, rendu encore plus difficile par les tonnes d’échafaudage écroulées et tordues, fondues et entremêlées. Pour le mener à bien, il fallait un grand chef : c’est le général Jean-Louis Georgelin, qui est nommé à la tête de cette mission par Emmanuel Macron.

Cet ancien chef d’Etat-Major des Armées a l’habitude des missions d’envergure.

C’est lui, aux côtés de l’archevêché de Paris, Monseigneur Ulrich, qui coordonne architectes, ingénieurs, compagnons, artisans d’art, professionnels de toutes les spécialisés.

 

Acte de foi.

Laissons s’exprimer ce dernier, qui s’adresse à tous ceux qui attendent impatiemment la ré-ouverture de la cathédrale :

 Ne vous contentez pas de voir les pierres magnifiques, n’oubliez pas que c’est un don de Dieu et un don pour Dieu.

Il s’émerveille du travail accompli : Humblement, des hommes ont fait ce que Dieu leur demandait de faire pour manifester leur foi catholique.

Il fallait beaucoup de foi pour se dire que ce chantier serait terminé en 5 ans. Il y a une vraie attente spirituelle dans le cœur des Français, que nous mesurons par un regain de demande de baptêmes dans toute la France.

Il y a en effet beaucoup de gens qui se disent : « la satisfaction matérielle ne suffit pas ; les idéologies n’ont plus tellement cours, quel sens allons-nous donner à la vie que nous menons ? ».

Donnons le mot de la fin à Philippe Jost, qui a succédé au général Georgelin comme Président de l’Etablissement public « Rebâtir Notre Dame ».

On n’oubliera pas cette restauration, parce que l’intérieur de la cathédrale aura été complètement magnifié par les nettoyages et les restaurations. On la retrouvera dans un éclat qu’on ne lui a jamais connu.

Pour moi et tous les compagnons, c’est quelque chose qui va nous marquer à vie.

… quand le bouquet des charpentiers a été placé sur les charpentes qu’on venait de terminer, quand la croix de la flèche a retrouvé sa place, ce sont de très beaux moments d’union, de beaux moments collectifs qui resteront vraiment présents dans notre mémoire et dans notre cœur. »

La réouverture est programmée le 8 décembre 2024- jour de l’Immaculée Conception de Marie – soit 5 ans après l’incendie : c’est le 3ème miracle.

La recette de cette véritable success story ?

  • Un projet d’envergure inédit : 2000 chênes utilisés pour reconstruire les charpentes ; 2000 statues et décors restaurés ou resculptés dont des gargouilles et des chimères ; un échafaudage de 100 mètres de hauteur pour reconstruire la flèche ; 4000 m3 de plomb pour reconstruire la couverture et 1000 m3 de pierres pour reconstruire les murs et les voûtes…
  • Un caractère universel- qu’on soit croyant ou non, français ou brésilien, américain ou espagnol, le monde entier s’est mobilisé
  • Un chef compétent, qui fait autorité : le général Georgelin
  • Un projet collectif qui dépasse ses acteurs, les transcende
  • Un savoir-faire unique et reconnu : l’art de la restauration
  • Et, pour moi qui suis catholique, je ne peux m’empêcher d’ajouter, mais chacun l’appellera comme il le voudra, une aide surnaturelle de Dieu pour que tous ces experts d’autant de métiers différents, d’entreprises parfois concurrentes, travaillent ensemble.

Alors, quand nous sommes tentés de pester contre le dérapage incessant de nos dépenses publiques (pour un service en baisse), le manque de courage et  de sens des responsabilités de certains de nos décideurs politiques, d’ajouter notre critique personnelle au flot de critiques déversé sur notre beau pays ou tout simplement de notre ego qui nous pousse à jouer franc tireur et contre l’intérêt du bien commun, repensons à Notre -Dame et au chantier dantesque sur le point de s’achever.

Qui l’eut cru le 17 avril 2019 ?

 

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