Le leadership de Jeanne d'Arc
A l’occasion des vœux de début d’année, je faisais part de ma frustration (qui ne doit pas être isolée) de la situation de la France, à la fois d’ailleurs en termes économiques que politiques et sociétales.
Comment sortir de cette frustration ? réponse : en se référant à l’exemple de Jeanne d’Arc, héroïne du début du XVème siècle et plus spécialement au très bon livre de l’avocat et auteur Alexandre Dianine-Havard, « Coaché par Jeanne d’Arc », dont je vais résumer les idées principales.
Souvent, remarque Alexandre Havard, les Français ne retiennent de Jeanne d’Arc que son mysticisme.
Or, Jeanne est à la fois mystique et femme d’action.
Son message : « si tu veux que le monde change, commence par changer, TOI !
L’important, c’est que toi, tu grandisses ».
Si tu agis, si tu deviens un leader vertueux, tu vas contribuer à changer le monde, mais il faut agir, il faut de l’audace et il n’y a pas de place pour la tiédeur.
Jeanne ne sait ni lire ni écrire, mais elle n’en a pas besoin pour faire la guerre.
En revanche, elle est emplie de sagesse et sait très bien s’exprimer.
Ainsi, à ses juges qui lui demandent : « si Dieu veut chasser les Anglais de France, pourquoi a-t-il besoin d’une armée ? » elle répond : « Nous bataillerons, mais c’est Dieu qui nous donnera la victoire ! ».
A l’époque, en effet, un des sujets de prédilection était, quel est le plus important, la grâce de Dieu ou l’action humaine ?
Pour Jeanne, on le voit bien, les deux sont d’importance égale ; elle répond cette formule qui est restée célèbre : « Aide-toi et le Ciel t’aidera ».

Mission et actions.
Dieu attend de nous des actions, politiques, humaines, professionnelles, chacun avec ses compétences.
Mais pour être efficace, il faut que nous connaissions notre mission, celle qui doit donner un sens à nos objectifs, à nos actions.
Chasser les Anglais de France, c’était l’objectif que Dieu avait soufflé à Jeanne d’Arc, mais ce n’était pas sa mission, qui était d’aller en France pour dire aux Français que Dieu les aime d’une manière particulière.
En effet, depuis la défaite d’Azincourt, les Français ont peur ; c’est Jeanne d’Arc qui leur redonne des raisons de croire en eux.
La mission de Jeanne n’a jamais été aussi actuelle.
Malgré la situation de la France qui est de pire en pire, Jeanne est toujours là, sa mission est éternelle.
Le modèle de Jeanne est universel, car elle parle au monde entier.
A chacun, qui peut se désespérer de la situation politique de son pays : corruption, chômage, guerre, elle demande de ne pas baisser les bras, de réfléchir à sa mission et d’agir.
Connaître sa mission dans sa vie- pour Alexandre Havard, c’est sa contribution spécifique au bien de l’humanité- prend du temps et c’est un travail qui s’affine au cours des années.
Il est difficile à 20 ans, car on ne se connait pas encore.
Il consiste à se poser les questions : d’où je viens, d’où vient ma famille, ce qu’elle m’a transmis, quels sont mes talents, mon caractère, mes défauts, mes vertus, ce que j’aime, ce que je déteste, …
L’intelligence et la volonté se satisfont d’objectifs, mais pas le cœur, qui a besoin d’une mission.
Créer une vérité scientifique
Alexandre nous donne quelques exemples :
– La mission de Mère Térésa n’était pas de secourir les pauvres- car alors, elle aurait passé son temps à rechercher des fonds- mais à être une mère, en particulier pour les plus délaissés.
– La mission du professeur Jérôme Lejeune (dont j’avais évoqué le cas de conscience dans un précédent article) était de créer une vérité scientifique.
« Si l’enfant n’est pas un être humain dès sa conception, la génétique nous le montre, il ne le sera jamais ».
Un jour, Alexandre Havard l’invite à une conférence à Helsinki.
Un évêque prend la parole et doute de ce qu’il annonce.
Jérôme Lejeune s’adresse alors à lui : « Monseigneur, si un jour, l’Eglise dit qu’un être humain n’est pas humain dès sa conception, je devrai sortir de l’Eglise, parce que je suis un scientifique ».
– Pour Alexandre Soljenitsyne, c’est « d’être la mémoire d’un peuple ».
A un Américain qui lui demandait comment, réfugié aux Etats-Unis, il n’avait pas été submergé par le matérialisme ambiant, il répond : « A chaque fois que j’ouvre la bouche, j’ai derrière moi 50 millions de prisonniers politiques qui me regardent ! ».
un grand défi à relever
L’auteur de « Le leadership vertueux » nous interroge donc, quelque soit notre état de vie, notre âge, notre situation : quel est le grand défi social, économique, politique, culturel, que nous aimerions relever à partir de nos qualités ?.
Pour ma part, j’y ai mûrement réfléchi: inciter les décideurs à s’inspirer de valeurs nobles telles que la magnanimité, car chacun de nous est destiné à tendre vers de grandes choses.